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Guerres de religion

guerres_cabossEn 849, Charles le Chauve, appelé par le Comte Fulguald pour barrer la route aux Normands arrivés par la Garonne, se signalera par un éclat : en pleine basilique St Sernin, il tuera l’amant de sa mère, le Comte Bernard, probablement son propre père. Dans un manuscrit, Odo Alibertrus, rapporte que le Comte Bernard fut enterré trois jours après par Samuel, évêque de Toulouse, “avec grand concours de peuple pendant que le roi chassait dans la forêt de Baziège” .

A. Borrel. “Antiquités de la ville de Castres” .

De Montlaur jusqu’à Villefranche, la voie romaine traversait une immense forêt. La forêt de Baziège-Saint-Rome.
En dehors des bas-fonds marécageux où serpentait l’Hers et peuplés d’aulnes avides d’humidité, l’arbre roi était le chêne. (Ces chênes “faisaient dôme” , étaient élancés, dépourvus de nodosités et très recherchés pour la construction).

Sous Louis XI, la bastide de Villenouvelle fut créée et les défrichements autorisés.
Cent soixante arpents, (80 hectares) du côté de Baziège et cent vingt-deux entre Saint-Rome et Villefranche.
On appela ces nouvelles zones de cultures, les Labours du Roi. Deux greniers fortifiés et gardés préservaient les récoltes et assuraient la sécurité dans une zone propice aux brigandages. Celui de Baziège, était situé à En Cabos. Un dessin ancien des archives du Parlement reproduit le “Port d’Encabos” .
Ces terres affermées produisaient du blé et des feuilles de pastel.
Elles devinrent plus tard, tout comme le château de Lastours, la propriété de Catherine de Médicis, Comtesse du Lauragais.

Le défrichement de la forêt de Baziège-Saint Rome, dont il ne reste plus aujourd’hui qu’un bois vers Saint-Rome, ne fut terminé que sous le Premier Empire.
Entre 1810 et 1812, les derniers bois le long de l’Hers, en face des deux fermes d’En Cabos et d’En Tière furent coupés.
Le lit de l’Hers sera rectifié, canalisé et bordé de remblais vers le milieu du XIX° siècle.

Baziège, bastion catholique, ne fut pas impliqué dans les guerres de religion, mais dut quand même en subir quelques désagréments.
En 1586, une bande de huguenots est assiégée dans Montesquieu-Lauragais par le Duc de Joyeuse.
Depuis Baziège, on entend le canon durant quatre jours. Le 3 juillet, la ville capitule et est mise à sac.
Sur leur lancée, les troupes victorieuses et indisciplinées du Duc de Joyeuse saccagent et rançonnent Villefranche, Villenouvelle et Baziège avant d’aller se faire battre sous les murs du Mas-d’Azil.
Ce fut vers cette époque que Baziège s’entoura d’une muraille de protection allant de la porte d’Auta à la porte du Cers et dont le Fort restait l’élément défensif principal.


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