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Place de l’église

Plan du quartier des Cantoussès. Les parties en rouge sont des maisons qui ont été démolies

Plan du quartier des Cantoussès. Les parties en rouge sont des maisons qui ont été démolies

En novembre 1865, des habitants du quartier des Cantoussès (groupes de maisons qui occupaient l’actuelle place Jeanne d’Arc) se plaignent de l’insalubrité de leur quartier. ” Les ruelles sont à chaque instant obstruées et encombrées par l’entrée et la sortie d’un troupeau de moutons de plus de cent têtes et sans cesse empuanties par les excréments de ces animaux. Ce même quartier se trouve incessamment infesté par des miasmes qui se dégagent d’un établissement consacré à l’exploitation d’une boucherie où se trouvent accumulés étables, bergeries, porcheries avec des animaux de toutes sortes.

 

La Place Jeanne d'Arc

La Place Jeanne d’Arc

Ces odeurs sont plus particulièrement insupportables du moment où sont enlevés les fumiers, composés de détritus de toutes sortes.
L’aménagement d’une place devant le clocher de l’Eglise a été une oeuvre de longue haleine. Il fallait que la commune réussisse à se rendre propriétaire d’un îlot d’une dizaine de maisons vétustes certes mais dont certaines étaient encore occupées. Dès l850, le Conseil Municipal projette l’achat de maisons pour agrandir la place qui se trouve devant le four de façon qu’elle soit limitée au levant par l’église.

En 1867, ” sur neuf maisons du quartier des Cantousses, quatre sont tombées ou démolies, deux autres menacent d’une chute incessante, mais qu’en raison de leur ruine prochaine, les propriétaires se montrent disposés à les rebâtir .
Le Conseil de la Commune a plus d’une fois cherché à les faire disparaître afin de déblayer les alentours de l’Eglise qui se trouvent comme emprisonnés dans une ceinture de vieilles masures et de rendre en même temps à tout le quartier et à l’église l’air, la salubrité et la considération qui leur manquent.
Finalement, il faudra attendre encore une dizaine d’années pour que tout le quartier reçoive un commencement d’aménagement. Au mois de mars 1893, le Maire, Paul Marty, décide les propriétaires à céder leurs maisons que ce soit pour l’établissement de la place de l’église, ou pour l’ouverture de la rue du clocher sur la Grande Rue. L’entrée de l’église passant sous la Mairie sera fermée et remplacée par deux ouvertures sous les arceaux du clocher qui donneront accès à la nouvelle place. L’immeuble de la Mairie qui servait aussi de maison d’école au premier étage sera remanié.
En février 1896, les travaux sont terminés et le Conseil Municipal vote un crédit de 250 francs pour inaugurer la statue de Jeanne d’Arc sur la place de l’Eglise qui dès lors va prendre le nom de la Pucelle. Au travers de la glorification de cette héroïne, il s’agit d’oublier la déroute de 1870 et de forger une France nouvelle, qui sera capable, le cas échéant, de reconquérir l’Alsace et la Lorraine.
Cent ans plus tard, en 1997, la place Jeanne d’Arc sera remaniée : les anciennes grilles vétustes et rouillées seront enlevées et l’ensemble offre un espace de convivialité au milieu du village.


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