Avant 1870, la Halle aux grains basse, sombre et déjà ancienne, menaçait ruine d’un côté et de plus elle devait être démolie en partie pour permettre la rectification de la Route Impériale.
En effet, en 1866, les Ponts et Chaussées avaient le projet de percer ce qu’on appelle aujourd’hui l’Avenue de l’Hers. Pour cela, il fallait élargir la rue en portant sa largeur de 6 à 10 mètres. Ce qui impliquait de reculer de quatre mètres environ les murs nord et ouest de la halle et la démolition de deux maisons pour percer l’avenue.
Grande Rue, côté Eglise
Entre cette date et 1878, les différents conseils municipaux ont voulu régler le problème de la Halle aux grains soit en la reconstruisant plus grande sur le même emplacement, soit en construisant une nouvelle halle dans un autre endroit de la commune. Chaque fois qu’un projet était présenté, il était refusé par les plus gros contribuables de la commune qui ne voulaient pas mettre la main à leur portefeuille.
Fin septembre 1881, la Halle est enfin reconstruite sur son ancien emplacement et agrandie par le rachat d’une maison mitoyenne.
Son architecture est typique de son époque : si l’utilisation de la brique rose pour la construction des deux façades n’a rien d’original et est de plus, typiquement toulousaine, il n’en est pas de même de l’agencement de la toiture. Nous sommes à la fin du XIXème siècle. C’est l’époque des pavillons des Halles de Paris dus à Baltard. Ce sera bientôt celle de Gustave Eiffel. Le fer est fréquemment utilisé dans l’architecture. L’architecte Dutour n’a pas failli à la mode de son temps et l’a largement utilisé dans la charpente. Le résultat est un vaste édifice, alliant la brique, le fer et le bois, très aérien et très clair en toutes saisons.
Dans cette halle construite pour le commerce des grains, des mesures taillées dans la pierre permettaient de garantir les transactions de céréales. Elle seront dispersées dans les années 1960, ne servant plus à rien, la commercialisation des grains étant assurée par la Coopérative céréalière depuis 1936. Pendant lontemps, elle servit uniquement aux marchés du samedi. De larges baies vitrées ont remplacé dans les années 1970 les antiques volets roulants de tôle ondulée.
Les murs intérieurs, remis à nus, ont retrouvé la brique originelle dans les années 1980. Un chauffage efficace y a été installé. Le marché hebdomadaire qui s’étiolait à l’intérieur, faute de place, s’est installé dans la Grande Rue.
L’espace Halle est aujoud’hui à la disposition des associations et des baziégeois pour l’organisation de multiples manifestations.
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